Maëlle Challan Belval est conseillère conjugale, spécialiste de l’éducation sexuelle et affective et a écrit le fabuleux livre Osez en parler! Savoir parler d’amour et de sexualité avec ses enfants (InterEditions). Elle y affirme haut et fort que l’enjeu de l’éducation affective et sexuelle n’est pas le sexe mais la vie.

 

éducation sexuelle et affective

 

Dans cet ouvrage, elle propose une approche de l’éducation sexuelle et affective fondée sur trois piliers :

1.Information (permettre aux enfants et adolescents de développer des connaissances et des savoirs)

Maëlle Challan Belval estime qu’informer, c’est d’abord se réjouir de la curiosité des enfants dans les domaines du corps, des émotions, des relations, de la reproduction humaine et de la transmission de la vie. Nous aurions beaucoup à gagner, personnellement et collectivement, à valoriser la curiosité des enfants et des adolescents et à la nourrir d’informations adaptées à l’âge.

L’information passe par un vocabulaire précis et Maëlle Challan Belval précise que nommer, c’est faire exister, c’est rendre les enfants “bilingues”, c’est rassurer (oui, c’est normal de se poser des questions) et c’est protéger dans un échange chaleureux et authentique à hauteur d’enfant.

Ce premier pilier peut déjà nous bousculer en tant qu’adultes car nous avons souvent l‘idée reçue selon laquelle parler de sexualité, nommer les parties intimes, c’est inciter les enfants au sexe et leur donner des idées. Maëlle Challan Belval  déconstruit cette idée en mentionnant que des études menées au Canada sur l’impact de l’éducation sexuelle et affective ont montré qu’elle permet de choisir le moment de passer à l’acte avec plus de conscience et de liberté (la liberté se fondant sur la connaissance).

Il s’agit de programme où l’on valorise le libre choix et l’affirmation. L’éducation sexuelle ne professe pas le sexe : elle proclame la vie ! – Francine Duquet

Par ailleurs, la majorité des adultes éprouvent un gêne sur le sujet de l’éducation affective et sexuelle (liées à des tabous familiaux, culturels, religieux ou encore à une histoire difficile). Pourtant, il n’y a pas de fatalité : les adultes peuvent apprendre à en parler en travaillant leur histoire, en s’exerçant à prononcer les mots tabous et en passant de la peur à la confiance.

2. Réflexion (encourager les enfants et adolescents à penser et développer leur sens critique)

Maëlle Challan Belval qualifie les questions existentielles des enfants et des adolescents sur la vie de couple, sur l’estime de soi, sur l’égalité, sur l’amour de “questions de géants” et de “questions-bombes” en même temps. Ces questions sont exigeantes par nature et ne peuvent se satisfaire des réponses techniques.

Les “questions-bombes” sont celles qui nous mettent mal à l’aise, nous surprennent, voire nous mettent sur la défensive. Pourtant, nous pouvons les transformer en “questions cadeaux” en les utilisant comme des tremplins pour oser un échange vulnérable, authentique de coeur à coeur.

Pour Maëlle Challan Belval, les questions des enfants et des adolescents sont toujours à prendre au sérieux et à traiter en respectant la dignité de l’enfant dans une démarche de “parent chercheur“.

Pour oser l’échange, le dialogue est une forme privilégiée qui rejoint le jeune, le stimule, le valorise. Oser l’échange, c’est être humble : le parent accepte de ne pas être un parent-savant, un parent-je-sais-tout. Être un parent -chercheur, c’est être un parent crédible. – Maëlle Challan Belval

3. Prévention (rendre les enfants et adolescents capables de demander et proposer de l’aide dans une optique solidaire et responsable)

Pour lire la suite: consulter l’article-source sur le site Apprendre à éduquer

Autrice: Caroline Jambon