Silence gêné, éducation centrée sur la prévention et injonctions contradictoires : voilà le climat dans lequel les garçons vivent souvent les troubles de l’adolescence, alors qu’ils sont en quête d’information et de sens.

Journaliste: Sophie Le Pivain

Consulter dans La Vie l’article « La sexualité de nos garçons, parlons-en! »

EXTRAIT CHOISI

Les aider à réfléchir à la vie

« Je considère que l’éducation affective, relationnelle et sexuelle repose sur trois piliers : informer, faire réfléchir et protéger. Or, à mes yeux, le deuxième est trop souvent laissé de côté. Le risque est de se transformer en techniciens du sexe. Pourtant, dans ce domaine, les jeunes posent beaucoup de questions qui ne relèvent pas de la définition, du vrai/ faux, mais qui portent sur la vie, sur les relations, sur nos organisations sociales, sur le bonheur. Elles se répartissent en deux pôles : une quête de ses origines – “Pourquoi ma vie ? Pourquoi avez-vous voulu que je vive ?” – et une quête de sens : “Pourquoi ma vie ? Où vivre l’amour ? Qu’est-ce qui a du sens ? Qu’est-ce qui rend heureux ?” Ces questions appellent un échange, qu’il faut oser, car les jeunes sont bombardés de messages à sens unique et manquent d’interlocuteurs adultes qui les aident à mûrir. Pour oser l’échange, le dialogue est une forme privilégiée, qui rejoint le jeune, le stimule, le valorise. Les parents sont des “passeurs” privilégiés pour ce dialogue, pour lesquels ils peuvent apporter leur témoignage et transmettre leurs valeurs, tout en sachant être à l’écoute et se montrer humbles. Cette dimension est importante, car l’enjeu de la mission d’éducateur n’est ni la contraception, ni le sexe, c’est la vie. » Maëlle Challan-Belval, auteure d’Osez en parler !, InterÉditions