L’éducation sexuelle face à la surexposition à la pornographie : comment faire ?

Quelle éducation affective et sexuelle pour des jeunes surexposés à la pornographie? Maëlle Challan Belval, de Comitys a été filmée dans le cadre de séances animées avec des adolescents de 4ème.

Emission « Etat de santé » diffusée le 09/06/2019

Bande-annonce (où Maëlle Challan Belval apparaît): 

 

 

« La moitié des adolescents âgés de 15 à 17 ans, a déjà surfé sur un site pornographique, selon une enquête Ifop de 2017. 21% des jeunes de 14 à 24 ans regardent même régulièrement des vidéos X, au moins une fois par semaine. D´après le rapport du Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF) de juin 2018, la pornographie sexualise les enfants, chosifie les femmes et déshumanise la sexualité. »

 

Emission complète (28 min) Etat de Santé à consulter ici. Comitys fait l’objet d’un reportage à 9.44 minutes

 Notre avis:

Points forts:

-Un documentaire agréable à regarder, avec des invités variés, bien rythmé.

-Un documentaire sur un thème délicat et nécessaire.

 

Points de progression:

-Le documentaire est peu précis dans son objet (mêlant la pornographie, les nudes, le cyberharcèlement, tous n’ayant pas les mêmes enjeux) et rapide dans son exploration du sujet (pourquoi le souhait des adolescents de consulter des sites pornographiques?).

-Le ton du documentaire est préventif, en activant le levier de la peur  (« affûter ses arguments contre une dérive qu’elle juge inquiétante » « risques »  « un véritable échec pour l’éducation nationale »), dans le champ lexical de la défaite, de l’impuissance des adultes. Les parents, en particulier, sont totalement absents du reportage, eux qu’on discrédite en les pensant « les moins bien placés pour en parler ». Dans notre travail en éducation affective et sexuelle, à l’inverse, nous légitimons les parents, les encourageons à se mobiliser, à se sentir utiles auprès de leurs enfants sur les thèmes liés au corps, à la sexualité, à la sécurité affective. Pourquoi ne pas aider les parents à prendre leur place?

-Enfin, le documentaire aborde peu le COMMENT: il existe tellement de possibilités pour parler d’affectivité, de sexualité et de pornographie, afin d’anticiper, d’ouvrir le sens critique des jeunes, de leur donner un contre-point… Ce point d’outillage pédagogique serait à creuser!