La diffusion de nudes et le sexting, des enjeux de prévention

« Des photos de moi ont été prises dans les vestiaires sans que je ne le sache et ont été diffusées à toute la classe. »

« Mon petit copain me menace de mettre en ligne, sans mon accord, des photos intimes de moi… si je le quitte. »

« J’ai reçu sur mon téléphone des messages à caractère sexuel qui m’ont mis mal à l’aise. »

Selon une étude coordonnée par le Centre Hubertine Auclert et réalisée par l’Observatoire Universitaire International d’Éducation et Prévention (OUIEP) de l’Université Paris Est Créteil, 17% des filles et 11% des garçons déclarent avoir été confrontés à des cyberviolences à caractère sexuel par le biais de photos, vidéos ou textos envoyées sous la contrainte et/ou diffusées sans l’accord et/ou reçues sans en avoir envie.

En effet, les adolescents ne mesurent pas toujours les risques du sexting, le fait d’envoyer des sextos (photos ou vidéos sexuellement explicites, que l’on appelle aussi des nudes) par webcam ou par messages. Que cet envoi soit volontaire, consenti, dans le cadre d’une relation intime ou que l’envoi soit contraint, sous l’effet d’un chantage, les adolescents ont besoin de prendre conscience que ces photos ou vidéos partagées en privé peuvent être largement diffusées, contre leur volonté…. même si cette diffusion est illégale.

 

Vidéo de prévention sur les risques des nudes

Titre: « Une photo c’est perso, la partager c’est harceler »

Source: Campagne Non au harcèlement

Animer un atelier de prévention sur les risques liés aux nudes

-Comment trouvez-vous cette vidéo « Une photo c’est perso, la partager c’est harceler »?

-« Si tu m’aimais comme je t’aime, tu trouverais le moyen de me faire patienter »: que signifie cette phrase?

-Envoyer une photo intime de soi, un nude, une photo ou une vidéo sexuelle, est-ce un acte d’amour?

-Qu’est-ce qui a poussé la jeune fille à envoyer cette photo?

-Qu’est-ce qui a poussé le jeune homme à partager la photo?

-Quelles ont été les conséquences du partage de la photo pour lui? pour elle?

 

Les lois à connaître sur les pratiques numériques

-Ai-je le droit de prendre une photo intime de moi, un nude, une photo sexuelle, ou une vidéo intime?

-Ai-je le droit d’envoyer à mon/ma partenaire une photo intime de moi, un nude, une photo sexuelle, ou une vidéo intime?

-Ai-je le droit de demander à mon/ma partenaire une photo intime de lui.elle, un nude, une photo sexuelle, ou une vidéo intime?

-Ai-je le droit de diffuser une photo intime de mon.ma partenaire, un nude, une photo sexuelle, ou une vidéo intime?

-Savez-ce que c’est que le cybersexisme? [Le cybersexisme, ce sont des actes/commentaires/messages à caractère sexuel ou qui critiquent la manière de s’habiller, l’apparence physique, le comportement amoureux ou sexuel. Ce sont des violences sexistes ou sexuelles qui visent principalement les filles, mais aussi des garçons.]

-Avez-vous déjà entendu parler du revenge porn? [Le revenge porn, traduit porno-vengeance désigne le partage ou la publication de photographies ou vidéos à caractère explicitement sexuel sans le consentement de la personne concernée. Publié par un ou une ex-partenaire, ce contenu a pour vocation première d’humilier la personne concernée, à des fins de vengeance, souvent après une rupture.]

-Peut-on demander le retrait de contenu intime ou personnel diffusé sans mon accord? [Voir les tutoriels en ligne]

 

Trois à lois à connaître-Source: Stop-cybersexisme.com

  1. Cyberharceler est puni par la loi de 2 ans de prison et 30 000 € d’amende.
  2. Partager sans consentement des contenus à caractère sexuel (même si la victime a consenti à la captation de ces contenus!) est passible de 2 ans de prison et 60 000 € d’amende.
  3. Harceler en ligne en groupe (raid numérique) est passible de 3 ans de prison et 45 000 € d’amende.

 

D’autres vidéos sur les mêmes thèmes

Expliquer le cyberharcèlement aux enfants

 -Vidéo « Une photo c’est perso, la partager c’est harceler » en version courte (30 secondes)

Note: Quelles distinctions entre la version courte et la version longue du même clip?

 

Définitions autour des pratiques numériques

Source: Centre Hubertine Auclert

 CyberespaceEnvironnement digital constituant un univers d’information et un milieu de communication, lié à l’interconnexion mondiale des ordinateurs (cyberspace). Dans son acception la plus fréquente, « cyberespace » est utilisé comme synonyme d’Internet (web).
·       CyberharcèlementActe agressif, intentionnel, perpétré par un individu ou un groupe d’individus au moyen de formes de communication électronique (courriels, SMS, réseaux sociaux, jeux en ligne, etc.), de façon répétée à l’encontre d’une victime. Ces actes de violences psychologiques peuvent prendre des formes variées : insultes, dénigrement, propagation de rumeurs, menaces en ligne, etc.
·   CybersexismeFaits qui font violence, se déploient à travers le cyberespace, contaminent l’espace présentiel ou réciproquement et qui visent à réitérer les normes de genre ciblant distinctement garçons et filles ; bref, à mettre ou à remettre chacune et chacun à la « place » qui lui est assignée dans le système de genre.
·   CyberviolenceViolence qui s’exprime à travers les outils numériques, notamment via internet, les téléphones portables et les jeux vidéo. La cyberviolence peut prendre de multiples formes, qu’il s’agisse de violences ponctuelles (insultes, humiliation, intimidation, mise en ligne de photos ou vidéos intimes, etc.) ou de violences répétées relevant du harcèlement. Elle présente des spécificités liées aux médias numériques : capacité de dissémination vers un très large public, caractère incessant de l’agression, difficulté d’identifier l’auteur et d’agir une fois les messages diffusés.
·   Dédipix (dédipic)Pratique de dédicace par laquelle on inscrit le prénom ou le pseudonyme du destinataire (le plus souvent un garçon) sur une partie de son corps. La partie du corps est alors photographiée et diffusée sur les réseaux sociaux.
·     Droit à l’oubliDroit qu’ont les individus d’obtenir la suppression d’informations les concernant publiées sur Internet (droit à l’effacement) ou le déréférencement de ces informations par les moteurs de recherche (droit au déréférencement).
·      FacebookRéseau social qui permet à ses utilisateur-ice-s de publier du contenu et d’échanger des messages. Chaque utilisateur-rice de Facebook possède une page alimentée par une photographie (photo de profil). Les personnes inscrites interagissent et partagent des informations diverses (contenu multimédia, statuts, messages, informations d’état civil, centres d’intérêts, etc.). Ils/elles ont également la possibilité de former des groupes avec d’autres utilisateurs autour d’intérêts, d’idées ou d’expériences communes.
·       InstagramApplication mobile qui permet à ses utilisateurs de partager des photographies et des vidéos avec leur réseau d’amis ou d’abonnés. Il est également possible de configurer son profil, afin qu’il soit visible publiquement, sans qu’il n’y ait besoin d’accepter la demande d’abonnement d’un autre utilisateur. Une fois le cliché publié, il peut être aimé ou commenté.
·       Porno-vengeance
(vengeance intime à caractère pornographique)
Photographies ou vidéos à caractère explicitement sexuel publiées ou partagées sur Internet sans le consentement de la personne concernée. Publié par un ou une ex-partenaire, ce contenu a pour vocation première d’humilier la personne concernée, à des fins de vengeance, souvent après une rupture (revenge porn).
·        SMSAcronyme (short message service) désignant un court message envoyé sur un téléphone portable. Egalement appelé texto.
·        ScreenerAction de faire une capture d’écran (screenshot), c’est-à-dire de saisir le contenu affiché à un moment précis sur un écran d’ordinateur ou de téléphone portable.
·     Sexting / sexto

Envoi de messages à caractère sexuel par texto. Lorsqu’il est non consenti, le sexting (contraction formée de « sexe » et de « texting ») est une cyberviolence.

Le sexting est également appelé sextage (Québec) ou textopornographie (France).

·    Slut-shaming

Attitudes individuelles et collectives visant à blâmer les filles dont la tenue, le comportement sexuel, le maquillage ou l’allure générale ne correspondraient pas aux normes dominantes dans un groupe de jeunes.

Le concept a été traduit par « intimidation des salopes » ou « couvrir de honte les salopes », mais ces traductions demeurent peu utilisées.

·     SnapchatApplication mobile de partage de photos, vidéos et messages. La particularité de cette application est l’existence d’une limite de temps de visualisation du média ou du texte envoyé à ses destinataires. Chaque photographie, vidéo ou message n’est visible que durant une période de temps allant d’une à dix secondes ; le contenu cesse ensuite d’être disponible à la visualisation. Il est cependant aisé pour les utilisateurs d’en faire une capture d’écran.
·        TwitterRéseau social permettant à ses utilisateurs de partager de brefs messages (140 caractères maximum), appelés tweets. Les messages sont  publics (sauf pour les utilisateurs ayant configuré leur profil pour qu’il soit privé), mais n’apparaissent sur la page d’accueil d’une personne que lorsqu’elle suit (follow) une autre personne.
·      VidéolynchageAction de filmer ou de photographier l’agression physique d’une personne à l’aide d’un téléphone portable, et d’en diffuser ensuite les images via les outils numériques (happy slapping).

 

Que faire si vous êtes témoin ou victime de harcèlement?

-Si vous êtes victime ou témoin de harcèlement, appelez le 30 20 (numéro vert)

-Vous pouvez également appeler le numéro vert 0800 200 000 (numéro vert)

Visitez le site gouvernemental Nonauharcèlement où vous trouverez vidéos, ressources, guides pratiques.

  • Garder des preuves: faire des captures d’écran avec son ordinateur ou le téléphone en veillant à ce que la date et l’heure soient visibles.
  • En parler à une personne de confiance
  • Faire un signalement en ligne pour stopper la diffusion du contenu inapproprié (les réseaux sociaux proposent de signaler de manière anonyme un contenu ou un utilisateur abusif)
  • Porter plainte.

 

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