Les résistances au programme EVARS
Respect, consentement, égalité, prévention : dès la rentrée 2025, un nouveau programme d’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle sera progressivement appliqué dans toutes les écoles, de la maternelle à la terminale. Sur le plateau de « La Fabrique du menson », émission de FranceTV animée par Thomas Snegaroff, en présence de Mme Aurore Bergé, Ministre chargée des Droits des femmes, et de Thérèse Hargot, sexologue et essayiste, Maëlle Challan Belval, présidente de Comitys, revient sur les enjeux concrets de la mise en oeuvre du programme EVARS.
Le programme EVARS vise à mieux encadrer l’éducation affective à l’école, sans décourager le dialogue avec les familles.
Peut-on parler d’éducation sexuelle à des enfants?
Il y a un mot qui est destiné aux adultes, aux concepteurs du projet. Ce mot, c’est celui qu’on utilise en interne : “éducation sexuelle”, ou “éducation affective, relationnelle et sexuelle”. C’est le nom officiel du programme.
Mais ensuite, il y a une question de communication. Quand on travaille avec des enfants, parfois âgés de 7 ou 8 ans, et dans ce cas, on parle simplement d’une séance sur le corps, ou sur le respect du corps.
Ce qui compte, c’est d’annoncer clairement aux enfants ou aux adolescents le contenu de la séance. Par exemple : “Aujourd’hui, on va parler de la puberté, des changements du corps, des émotions qu’on peut ressentir.” Évidemment, brandir le mot “sexualité” n’importe comment, sans l’expliquer, c’est anxiogène et contre-productif.
Mais il y a tout de même des choses qui s’apprennent. Aimer, ce n’est pas inné. Se respecter les uns les autres demande des repères.
Quels sont les sujets sensibles de l’EVARS ?
C’est toute la question du « quoi à quel âge ? ».
Je pense que beaucoup de parents, et même certains professionnels, aimeraient avoir une sorte de carnet vaccinal. Ce qui inquiète, c’est qu’on puisse parfois anticiper, ou au contraire retarder la bonne information au bon moment, sans toujours bien connaître le développement psycho-affectif et psycho-sexuel des enfants et des adolescents.
Qu’est-ce que ça change d’avoir un programme ?
Un programme, cela donne une cohérence, une progression. Si on veut bâtir un projet, construire un édifice sans plan, c’est la catastrophe. Et jusque-là, c’est un peu ce qu’on avait : pas de plan. Chacun construisait sa petite maisonnette dans un coin du jardin, un petit bâtiment par-ci par-là… mais sans plan d’urbanisme. Aujourd’hui, on a un plan clair.