L'éducation à la sexualité est-elle le rôle des mères?
Quand il s’agit d’éducation affective et sexuelle, ce sont encore trop souvent les mères qui s’emparent seules du sujet. Beaucoup sont méritantes: elles lisent, se forment, essaient d’aborder la question avec leurs enfants. Mais pourquoi un partage des rôles si déséquilibré ? Il ne devrait pas y avoir de monopole des femmes sur l’éducation à la sexualité.
Invitée au micro de Maman Vogue, Maëlle Challan Belval appelle à repenser collectivement la place des pères, des figures masculines et de toutes les personnes importantes dans la vie d’un enfant. Car parler d’amour, de corps, d’émotions ou de consentement ne devrait pas être une affaire de genre, mais une responsabilité partagée.
Pourquoi est-ce souvent aux mères de parler de sexualité avec les enfants ?
En fait, il très dommage de se priver de toute l’approche des hommes, des papas, mais aussi des oncles, des grands-parents ou des amis de la famille. C’est une question qui est collective.
Historiquement, ce sont souvent les mères qui se sont occupé du corps des enfants : les vêtements, l’intimité, l’achat du maillot de bain… Mais aujourd’hui, les familles évoluent, les rôles parentaux aussi. Le soin du corps, accompagner un enfant chez le médecin, cela peut être fait aussi bien par un homme que par une femme.
Comment partager cette éducation de façon plus équilibrée ?
L’éducation affective et sexuelle doit être partagée. Et ce n’est pas : les femmes parlent avec les filles, les hommes avec les garçons.
Chacun peut se poser la question : moi, ta mère, qu’est-ce que j’ai envie de te dire ? Moi, ton père, qu’est-ce que j’ai envie de te transmettre ? Que tu sois ma fille ou mon fils, qu’est-ce qui me semble important ? Quels sont les apprentissages que la vie m’a permis de faire, et que j’aimerais te partager ?
Il n’y a pas de monopole des femmes sur l’éducation à la sexualité. Surtout si l’on veut avancer vers une société plus égalitaire, plus équilibrée, où chacun réfléchit à la notion de consentement, au respect de l’intégrité de l’autre, à la lutte contre les violences. C’est une question qui nous concerne tous.
Date : 1 Avr 2025
Source : https://www.youtube.com/watch?v=Pypzid5Q9-8